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Résumé du bilan annuel 2024 de la CNIL

Bilan CNIL 2024 : RGPD, IA, sanctions massives et illusions perdues — autopsie d’une année sous surveillance

Découvrez le bilan 2024 de la CNIL : sanctions record, encadrement de l’IA, cybersécurité à la dérive et un RGPD toujours à la peine.

Le « bilan CNIL », c’est un peu comme le rapport d’autopsie d’un patient numérique trop exposé : on y trouve les symptômes, les traitements, parfois les séquelles. En 2024, la Commission nationale de l’informatique et des libertés a mis les bouchées doubles : 87 sanctions, 245 millions d’euros d’amendes, des recommandations sur l’IA générative, une surveillance renforcée des applications mobiles, et une vigilance de chaque instant sur les enfants, les données de santé et les caméras augmentées.

source CNIL

Tout ça pour une seule cause : éviter que notre vie privée ne se dissolve dans les pixels d’un monde où même votre grille-pain collecte vos préférences sexuelles. D’ailleurs, si vous avez des doutes sur la conformité RGPD de votre collecte de données Analytics, consultez notre agence Web Analytics.

Voici le bilan CNIL 2024. Brut. Détail par détail. Ironie comprise.

1. La répression douce comme un crochet du droit : 245 millions d’euros d’amendes

En 2024, la CNIL a cessé de chuchoter. Elle frappe désormais sec et sans trembler.
La procédure simplifiée, instaurée en 2022, permet d’accélérer les sanctions — jusqu’à 20 000 € pour les cas « simples ». Résultat ? 87 sanctions (contre 21 en 2022). Et une efficacité redoutable : Free, Uber, Orange ont goûté à la régulation en mode coup de pelle.

Chiffres clés :

  • 87 sanctions (x4 en deux ans)
  • 245 millions d’euros d’amendes
  • 321 contrôles réalisés
  • 495 mises en demeure
  • 64 rappels à l’ordre
  • 150 sanctions cumulées sur 3 ans

À retenir :
Le RGPD n’est plus un sujet de conférence molle. C’est une arme. La CNIL s’en sert. Et le secteur privé commence à comprendre que « non » peut coûter cher.

2. Intelligence artificielle : réguler la bête avant qu’elle ne régule l’humanité

L’IA générative, c’est la nouvelle star de la destruction créative. Elle écrit, génère, prédit… et collecte tout ce qui bouge. La CNIL le sait : sans encadrement, c’est le Far West. En 2024, elle accélère.

Le règlement IA européen est publié en juillet. Le CEPD rend un premier avis harmonisé. La CNIL prépare méthodologies, guides, audits. Pas pour freiner l’innovation. Pour éviter que demain, votre IA médicale ne vende vos symptômes à un courtier en assurances.

Actions clés :

  • Publication d’un guide « RGPD & IA générative »
  • Participation à l’élaboration du règlement IA
  • Création d’outils de contrôle de conformité IA
  • Coopération UE renforcée sur l’audit des systèmes

À retenir :
L’IA, ce n’est pas Terminator. C’est pire. C’est invisible, intégré, légitime. La CNIL veut qu’elle reste un outil — pas un juge.

3. Vie privée et petite enfance : l’écran comme doudou, la CNIL en veilleuse

La CNIL a multiplié les actions auprès des jeunes et de leurs encadrants. En 2024, elle lance même un concours scolaire sur les données personnelles. Mais derrière l’enthousiasme, une certitude : l’hyperconnexion précoce n’est plus une question sociétale. C’est une urgence.

Chiffres clés :

  • 173 actions de terrain
  • 84 interventions ciblées « jeunesse »
  • Publication de ressources pédagogiques pour les familles

À retenir :
Éduquer à la protection des données dès l’école n’est pas un luxe. C’est la seule chance de survie face aux logiques de collecte intégrées dans tous les jouets connectés.

4. Applications mobiles : recommandations, SDK et consentement sous perfusion

En 2024, la CNIL publie un texte fondamental : des recommandations pour encadrer les applications mobiles. L’enjeu ? Les apps, c’est l’eldorado des données : caméra, micro, géolocalisation, contacts. C’est un espion dans votre poche. La CNIL prévient : dès 2025, les contrôles commencent.

Trois axes de travail :

  1. Clarifier les responsabilités des acteurs (éditeurs, développeurs, SDK, OS, stores…)
  2. Améliorer l’information des utilisateurs (vrai consentement)
  3. Renforcer la possibilité de refus simple et réversible

Coopération historique avec l’Autorité de la concurrence pour éviter que la vie privée ne soit l’ennemie de la compétitivité.

À retenir :
La CNIL devient la première autorité européenne à produire un cadre complet sur les apps mobiles. Un guide de survie dans un monde où “accepter tout” est la norme par défaut.

5. Cybersécurité : l’année des fuites XXL

5 629 notifications de violations. Des millions de données évaporées. Free, Uber, établissements de santé, collectivités… Personne n’est épargné. La CNIL répond par des guides, des mises en demeure, des partenariats (ANSSI, Cybermalveillance.gouv.fr).

Chiffres clés :

  • 5 629 violations notifiées
  • 180 mises en demeure
  • 1 guide cybersécurité actualisé

À retenir :
En 2024, la sécurité des données ressemble à une ligne Maginot en papier crépon. La CNIL a beau renforcer les murs, les attaquants trouvent toujours une fenêtre mal fermée.

6. Le RGPD au quotidien : réponses, conseils et confusion générale

Le RGPD, ça n’est pas qu’un texte. C’est un océan de doutes. En 2024, la CNIL traite :

  • 38 386 appels
  • 16 130 demandes écrites
  • 15 350 plaintes
  • 24 947 EDI (exercices de droits indirects)

Elle répond, informe, éduque. Elle traite aussi 1 448 demandes de conseil professionnel. Et développe un service de réponse rapide aux questions de base.

À retenir :
Oui, le RGPD est complexe. Oui, la CNIL le sait. Et elle tente de rendre la chose digeste, malgré les 268 articles et les 12 niveaux de lecture.

7. Réorganisations internes : plus agile, plus tranchante, toujours debout

En 2025, la CNIL change de forme : plus de directions, plus de transversalité, une nouvelle direction des plaintes, un service de sensibilisation de proximité, des projets IA internes (comme LIAN) pour automatiser l’analyse des sanctions européennes. Oui, même la CNIL met de l’IA dans son moteur. Ironique ? Non. Nécessaire.

Chiffres clés :

  • 298 agents
  • 28,2 M€ de budget
  • +236 % de demandes EDI

À retenir :
La CNIL reste une institution de taille modeste face à des géants. Mais elle avance. À petits pas. Précis. Et tranchants.

Conclusion : un garde-fou en équilibre sur un fil de fibre optique

Le bilan CNIL 2024 n’est pas un recueil d’auto-congratulations. C’est un état d’alerte. Une cartographie d’un monde numérique qui se dérègle plus vite qu’on ne peut l’encadrer. La CNIL agit. Elle n’empêche pas tout. Mais elle est là. Presque seule. Presque lucide.

Parce qu’en 2024, on n’a toujours pas trouvé mieux qu’un formulaire de plainte bien rempli pour contenir la folie douce du capitalisme de surveillance.

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