Google Tag Manager nécessite-t-il un consentement utilisateur ?

Oui, un tribunal allemand a tranché que Google Tag Manager ne peut s’activer sans consentement explicite, en vertu du TTDSG et du RGPD. Cette décision remet en question les pratiques actuelles de gestion des tags en marketing digital en Europe.


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3 principaux points à retenir.

  • Consentement obligatoire : Google Tag Manager ne peut s’activer sans consentement sous TTDSG et RGPD.
  • Impact technique : alternatives techniques existent pour gérer les tags sans compromettre la conformité.
  • Périmètre élargi : cette jurisprudence s’applique aussi aux autres solutions de gestion de tags et au paramétrage des CMP.

Pourquoi le consentement est-il obligatoire pour Google Tag Manager ?

Le consentement est obligatoire pour Google Tag Manager (GTM) car il touche aux données personnelles dès le premier contact sur le site. Pour le dire sans détour, GTM ne respecte pas le cadre juridique si vous ne demandez pas explicitement l’autorisation de l’utilisateur avant d’analyser ses données.

Le tribunal administratif de Hannover l’a clairement confirmé : GTM envoie des données comme l’adresse IP, la configuration du terminal et l’URL de référence vers des serveurs situés aux États-Unis, et cela se produit avant même que l’utilisateur n’ait eu l’opportunité de donner son consentement. Cela constitue une violation flagrante de la protection des données personnelles.

La cour s’est appuyée sur le TTDSG (Télécommunications-Telemedien-Datenschutz-Gesetz), notamment son article 25, qui stipule qu’« toute action non strictement nécessaire » doit être précédée d’un consentement explicite de l’utilisateur. On ne peut plus faire l’autruche : il nous faut une approbation claire avant de traiter les données. En parallèle, l’article 6 du RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données) rejette l’idée que l’envoi de données pourrait se justifier par un intérêt légitime de l’entreprise. Pour être simple : le consentement, c’est le maître mot.

Il est essentiel de comprendre pourquoi GTM ne relève pas de la « nécessité technique ». Le but de cet outil est avant tout d’assister l’exploitation commerciale du site et d’optimiser le marketing. Cela signifie que le traitement des données ici devient non seulement superflu, mais va à l’encontre des exigences légales en matière de protection des données.

Un tableau comparatif peut aider à mieux visualiser les différences entre une gestion conforme et non conforme des tags liés à GTM :

AspectGestion ConformeGestion Non Conforme
Consentement de l’utilisateurObtenu avant le traitementAucun ou postérieur au traitement
Collecte de donnéesMinimale et justifiée par le consentementLarge et précoce sans justification
Surveillance légaleEn conformité avec TTDSG et RGPDEn conflit avec les réglementations

Quelles alternatives techniques pour gérer les tags sans violer la loi ?

Pour éviter l’envoi non autorisé de données personnelles, des alternatives sérieuses existent pour remplacer ou encadrer Google Tag Manager (GTM). Parmi ces options figurent les solutions maison, les outils open source et l’intégration de systèmes de gestion des consentements (CMP) qui fonctionnent indépendamment des tags.

Les solutions maison vous permettent de contrôler totalement le flux de données et de gérer les consentements utilisateurs selon vos propres conditions. Les outils open source, comme Matomo, offrent une flexibilité immense et sont souvent en conformité avec les exigences légales. De plus, vous pouvez intégrer un CMP qui valide le consentement avant que les tags ne s’activent, garantissant ainsi que seules les données pour lesquelles l’accord a été donné soient traitées.

La montée en puissance des tag managers côté serveur est également à noter. Ces outils retardent le traitement des données jusqu’à ce que le consentement ait été validé par l’utilisateur. Cela permet une bien meilleure gestion des informations, tout en respectant la réglementation en matière de protection des données. Par exemple, un tag manager côté serveur peut intercepter les requêtes de tag avant leur envoi, vérifiant d’abord si le consentement a été obtenu.

Récemment, GTM a introduit des fonctionnalités pour aborder ces enjeux, mais il convient de rester vigilant quant à leur efficacité juridique. Par exemple, intégrer des modèles de consentement et des conditions de traitement des données a été renforcé, mais sont-ils suffisants pour satisfaire toutes les législations en vigueur ?

Voici un tableau comparatif sur les flux de données entre le client-side et le server-side tag management :

CritèreClient-sideServer-side
Contrôle des donnéesLimitéÉlevé
Gestion des consentementsRisque élevéValidé avant envoi
PerformancePeut affecter le chargementOptimisé
ConformitéVariableMeilleure conformité

Pour bien organiser vos CMP et tag managers, voici quelques bonnes pratiques :

  • Ne créez pas de dépendances circulaires, où un tag nécessite des informations d’un autre tag pour fonctionner.
  • Séparez clairement le traitement des consentements et l’envoi des données : le consentement doit être demandé avant d’activer les tags.
  • Auditez régulièrement vos configurations pour vous assurer qu’elles respectent la législation en vigueur.

En suivant ces directives, vous pourrez tirer le meilleur parti de l’automatisation tout en restant légalement conforme. Pour des informations complémentaires sur ce sujet, consultez ce lien : source.

Quelle portée cette décision a-t-elle pour le marketing digital en Europe ?

La récente décision allemande concernant Google Tag Manager (GTM) a ouvert une boîte de Pandore qui ne se limite pas à cet outil, mais qui touche un vaste éventail de solutions de gestion de balises tierces, comme Adobe Launch ou Tealium IQ. À partir de maintenant, la primauté du choix utilisateur se place au-dessus de la commodité technique, ce qui va changer la donne pour de nombreuses entreprises.

Le principe clé ici est clair : l’utilisateur doit donner son consentement avant toute activation de tags qui peuvent traiter ses données. Cela signifie que les configurations de Gestionnaires de Consentement (CMP) doivent être retravaillées. Elles doivent impérativement précéder l’activation des tags. Le défi n’est pas mince : il faut s’assurer que le traitement des données ne commence qu’après que l’accord explicite de l’utilisateur a été obtenu. Dans cette optique, il devient essentiel d’évaluer comment ces changements affectent les opérations marketing quotidiennes.

Les entreprises vont avoir besoin d’intégrer des mécaniques de consentement robustes dans leur infrastructure marketing. Les normes de conformité vont devenir plus strictes, avec une pression accrue des autorités de contrôle européennes. Par exemple, des organismes comme la CNIL en France vont intensifier leurs audits, et les manquements peuvent entraîner des sanctions financières colossales, atteignant jusqu’à 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires mondial, selon le RGPD.

Par ailleurs, les professionnels du marketing doivent anticiper quelques pistes d’adaptation telles que :

  • Mettre en place des CMP qui intègrent des flux de consentement avancés.
  • Former les équipes sur les enjeux de conformité et les meilleures pratiques liées à la gestion du consentement.
  • Investir dans des outils d’analyse qui respectent ces nouvelles normes pour éviter les biais dans les données collectées.

Il ne s’agit pas simplement d’une question de conformité, mais d’une opportunité de renforcer la confiance des utilisateurs envers les marques. Les consommateurs deviennent de plus en plus sensibles à la protection de leurs données personnelles, et démontrer un respect authentique pour leur vie privée pourrait devenir un atout marketing majeur.

Comment préparer son infrastructure marketing à cette nouvelle exigence ?

Préparer son infrastructure marketing face aux exigences de conformité, notamment en matière de consentement, passe par plusieurs étapes décisives. Voici comment s’y prendre concrètement :

  • Audit technique approfondi : Commencez par un audit des tags et identifiez clairement tous les scripts tiers intégrés sur votre site. Cela inclut non seulement Google Tag Manager (GTM), mais également tout autre instrument de suivi et de marketing que vous utilisez.
  • Cartographie des données : Établissez une cartographie précise des données que vous traitez. Cela signifie cataloguer les types de données collectées, leur provenance et leur destination. Un outil comme Google Data Studio peut s’avérer utile pour visualiser ces flux de données.
  • Vérification des déclenchements : Analysez le moment où vos tags se déclenchent. Les événements doivent être repensés pour ne se déclencher qu’après que le consentement de l’utilisateur ait été obtenu. Cela peut nécessiter des ajustements dans GTM.
  • Isolation des CMP et Tag Managers : Séparez vos outils de gestion des consentements (CMP) et de gestion des tags (GTM). Cela permet d’assurer que le consentement est exprimé avant tout chargement de scripts ou de balises analytiques.

Pour l’audit, vous pouvez utiliser des extensions de navigateur comme Tag Assistant ou Ghostery qui vous permettent de visualiser facilement les tags actifs sur vos pages. Vous pouvez aussi recourir à des diagnostics GTM pour effectuer une vérification complète des configurations internes.

Un exemple de séquence de code dans GTM illustrant le déclenchement post-consentement pourrait ressembler à ceci :


function triggerAfterConsent() {
    if (userHasConsented) {
        dataLayer.push({'event': 'consentGiven'});
    }
}

Enfin, il est primordial de documenter précisément les raisons techniques justifiant la nécessité de chaque tag. Cela peut servir de preuve lors d’éventuels audits de conformité.

Collaborez étroitement avec vos équipes marketing, juridiques et techniques. C’est en unissant ces compétences que vous garantirez à la fois la conformité nécessaire et l’efficacité marketing indispensable.

Faut-il revoir toute votre stratégie de gestion des tags pour respecter le consentement ?

Le jugement du tribunal de Hannover bouscule la manière dont le marketing digital intègre les technologies de tracking en Europe. Google Tag Manager, comme d’autres solutions, doit désormais s’activer uniquement après consentement explicite, sous peine de non-conformité au TTDSG et RGPD. Heureusement, des alternatives techniques existent pour assurer conformité sans sacrifier la performance marketing. Ce nouveau cadre impose une réflexion approfondie autour des séquences techniques et juridiques du parcours utilisateur. Pour rester dans les clous tout en préservant les revenus publicitaires, il faudra parfois repenser l’architecture data et renforcer la gouvernance des consentements. Le risque est grand, mais les solutions sont là pour ceux qui s’y prennent tôt et intelligemment.

FAQ

Google Tag Manager est-il devenu illégal en Europe sans consentement ?

Non, GTM n’est pas interdit, mais son activation automatique sans consentement explicite est illégale sous TTDSG et RGPD, comme le stipule le jugement allemand. Le consentement préalable est donc requis pour toute activation.

Comment savoir si mon site utilise Google Tag Manager de façon conforme ?

Un audit technique doit vérifier que GTM ne charge pas de scripts et ne transmet pas de données personnelles avant la validation du consentement utilisateur. Des outils comme les extensions browser ou diagnostics intégrés peuvent aider à ce contrôle.

Existe-t-il des solutions pour gérer les tags sans exposer mes visiteurs ?

Oui, les solutions serveur (server-side tag management) permettent de déclencher les tags après consentement sans exposer directement les données côté client, minimisant ainsi les risques de non-conformité et de fuite de données.

Le consentement peut-il être implicite ou silencieux selon la loi ?

Non, la décision confirme que le consentement doit être explicite pour les technologies comme GTM, excluant le consentement implicite ou par défaut. L’utilisateur doit donner une action claire avant toute collecte ou traitement.

Quel est le risque si je ne me conforme pas à cette décision ?

Risques élevés d’amendes, sanctions administratives, et atteinte à la réputation. La CNIL et autres autorités européennes surveillent activement la conformité des tags et peuvent ordonner arrêt ou correction immédiates des pratiques illégales.

 

A propos de l’auteur

Franck Scandolera est consultant expert en Web Analytics et automatisation, spécialisé dans la maîtrise des outils tels que Google Tag Manager et la conformité RGPD. Avec plus de 10 ans d’expérience, il accompagne agences, annonceurs et collectivités dans la mise en place d’infrastructures data fiables et respectueuses de la vie privée. Formateur reconnu, il conjugue expertise technique et pédagogie pour aider les professionnels à relever les défis complexes du tracking et des données personnelles au cœur du marketing digital.

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